Fabrice, 27 ans, psychologue à
PL4Y international
28 juil. 2015

« À Musenyi, je travaille avec les jeunes, les animateurs de PL4Y international, les parents et les autorités locales. En tant que psychologue, je souhaite connaître les problèmes rencontrés par les enfants et les jeunes d’ici et savoir quel a été l’impact positif des activités menées par PLA4Y international.
« Les enfants m’ont expliqué qu’avant ils ne bénéficiaient pas d’activités et que les conflits étaient nombreux entre les jeunes du VRI[1] et les jeunes de la communauté d’accueil. Maintenant les enfants sont réunis autour d’un jeu, ce qui est apprécié par les parents et les autorités locales.
« Les enfants ont des mentalités très compliquées, ils veulent par exemple aller chercher du travail en Tanzanie, dès leur plus jeune âge. Certains ont des traumatismes liés à des maladies mentales. D’autres sont handicapés et sont exclus des groupes. Toutes ces problématiques sont complexes et les animateurs de la communauté ne savent pas comment orienter et intégrer ces enfants.
« Les jeunes animateurs et leaders de la communauté ont besoin d’acquérir de la pratique dans le cadre des activités socio-sportives proposées aux enfants qui ont des traumatismes ou des problèmes d’intégration. Je vais proposer aux autorités d’aider ces jeunes en leur offrant des formations simples et pratiques, afin de les accompagner et qu’ils puissent grandir sereinement.
« Je fais des entretiens avec des jeunes de tous âges, de 6 à 15 ans et plus, qui proviennent de la communauté d’accueil. J’interroge les filles et les garçons pour avoir un large échantillon. Ce qui me frappe le plus, voyant la situation de ces jeunes, c’est le fait qu’ils véhiculent des idées pouvant les amener à court terme dans une situation à risque. Les jeunes ne voient que le travail comme moyen de s’en sortir et, dès leur plus jeune âge, ils cherchent à trouver le moyen de produire des revenus. Les parents ne sont pas non plus sensibles aux risques de la déscolarisation de leurs enfants et ne s’en préoccupent donc pas.
Avant l’arrivée du projet, le VRI et la communauté manquaient de responsables pour traiter de ces sujets et accompagner la communauté dans son ensemble. Un état des lieux va bientôt être établi, et sur cette base des modules de formation par le jeu seront préparés pour nos animateurs qui doivent voir leurs capacités renforcées. Il en va de même pour les leaders locaux. Ensuite viendra l’heure de faire un suivi et une évaluation de ces formations. En fonction des thématiques qui auront été identifiées, de nouveaux jeux seront créés.
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[1] Le programme de « Village rural intégré » a pour objectif principal de soutenir le rapatriement et la réintégration durable des populations affectées par les crises au Burundi. Son intervention transite par l’appui à la viabilisation socio-économique des VRI, en réponse à la politique de villagisation préconisée par le gouvernement du Burundi et ses partenaires.