Justice pour tous : apporter l’aide légale aux populations vulnérables !

12 juin 2018

© PNUD Burundi/Aaron Nsavyimana/2018 – Marguerite, 80 ans, a bénéficié de l’aide légale pour la résolution d’un conflit foncier entre elle et un rapatrié. Elle témoigne de l’impact bénéfique sur sa vie de l’aide légale reçue.

Par Aaron Nsavyimana

Depuis 2017, grâce au volet aide légale de son programme d’appui au système judiciaire burundais, le PNUD appuie et finance l’aide légale dispensée par les avocats des barreaux de Bujumbura et Gitega aux vulnérables et aux prisonniers de 11 des 18 provinces du pays. Récemment, le ministère de la Justice et le PNUD ont procédé à l’évaluation de la qualité des services d’aide l’égale rendus par ces barreaux aux populations vulnérables dans ces deux provinces. Ils ont pu, à cette occasion, recevoir les témoignages des bénéficiaires sur l’impact réel de cette assistance judiciaire, mais aussi leurs doléances, afin d’améliorer à l’avenir l’impact du système d’aide légale.

Marguerite Ntahomvukiye

vit sur la commune de Vugizo en province de Makamba, au sud du Burundi. Elle a bénéficié de l’aide légale pour la résolution d’un conflit foncier entre elle et un rapatrié.

« Je suis veuve depuis plusieurs années, je suis vielle (environ 80 ans) et j’ai perdu petit à petit l’usage de ma voix. Cette aide légale m’a sauvée. J’avais perdu le procès au premier degré contre un homme rapatrié aux gros moyens qui voulait nous spolier de nos propriétés foncières, la mienne et celles de huit autres voisins. Où veut-il que j’aille ? Je me suis mariée sur cette propriété, il y a 60 ans, avant son exil. Mes deux fils sont eux aussi indigents. Nous n’avions pas les moyens de payer un avocat. Avec l’aide légale, j’ai été assistée par un avocat et cette fois j’ai gagné le procès. Maintenant que je suis rentrée dans mes droits, mon souhait est que l’aide légale soit poursuivie et même étendue à d’autres personnes vulnérables et indigentes comme moi ».

Bernard Sindayihebura

22 ans, accusé à tort, a été incarcéré à la prison de Murembwe à Rumonge. Lui aussi témoigne des bénéfices qu’il a tirés de l’aide légale qui a permis sa libération après que son innocence ait été enfin reconnue.

« L’aide légale m’a apporté le salut. J’avais été accusé injustement de viol sur mineur, alors qu’à l’heure supposée du viol, j’étais au lycée en train de suivre mes cours pratiques en informatique de maintenance. Malgré les témoignages à ma décharge du directeur de l’école et du chef de colline, la police et le ministère public n’ont pas été convaincus. De plus, ma mère, veuve et indigente, ne pouvait pas payer pour moi les trois cent mille francs bu exigés par l’avocat. Dieu restait mon seul recours. Je remercie aujourd’hui les partenaires du projet d’aide légale parce que c’est grâce à cette assistance judicaire, que j’ai enfin été acquitté puis libéré.  Je profite de cette occasion pour lancer un cri d’alarme, car beaucoup de personnes restent détenues faute d’assistance ».