COVID-19 : Le PNUD appui la relance des activités des femmes exerçant le commerce transfrontalier

18 janvier 2021

© Marcel Telliano / PNUD Burundi/ 2021 – Binta Sannehi, Représentante Résidente a.i du PNUD remet, de la part du PNUD, des chèques cadeaux aux femmes exerçant le commerce transfrontalier pour leur permettre de reprendre leurs activités.

Bujumbura - La suspension des vols commerciaux et la fermeture des frontières, qui ont fait partie des mesures prises par le Gouvernement pour contenir la propagation du Covid-19 au Burundi, ont eu un impact non négligeable sur les femmes exerçant le commerce transfrontalier. Elles ont vu leurs activités s’arrêter.

Dame Bernadette Nzokira, fabricante de parures pour femmes, raconte que depuis l’arrivée du COVID-19, elle ne travaille plus.  Nos gros clients, témoigne-t-elle « se trouvent en Italie.  Nous avions un siège dans une maison de passage, et ils achetaient des grandes quantités pour aller revendre en Italie.  C’étaient eux qui nous rapportaient de l’argent. Même certains d’entre eux ont trouvé la mort suite à la covid-19 ».

De même, pour dame Joséphine Sinzinkayo, pratiquant le commerce transfrontalier avec la République Démocratique du Congo, « je me suis retrouvée bloquée au Burundi à cause de la fermeture des frontières. Je ne pouvais plus aller au Congo pour chercher de la marchandise » confie-t-elle.

Face à cette précarité, affirme Madame Rosette Kankindi, vice-présidente de l’Association des femmes d’affaires du Burundi, AFAB en sigle, « certaines ont été obligées de consommer leur propre capital ». Or, dit-elle, « ces femmes sont des cheffes de ménage, qui ont à leur charge une moyenne de six enfants ».  Et avec l’arrêt de leurs activités, « elles font face a beaucoup de problèmes, dont l’impossibilité de payer la scolarité de leurs enfants, le manque parfois d’alimentation, le surendettement, etc. ».

Ainsi, sous l’égide de leur association mère - AFAB, les femmes exerçant le commerce transfrontalier se sont retrouvées avec Madame Nicole Kouassi, Représentante Résidente du PNUD, qui était accompagnée d’une équipe technique, pour exprimer leurs préoccupations quant à l’impact du Covid-19 sur leurs activités, et solliciter le soutien technique et financier du PNUD pour trouver des mesures immédiates qui leur permettraient de reprendre leurs activités, tout en s’adaptant avec la nouvelle situation de la pandémie  liée à la Covid-19.

Au cours de leurs échanges avec la Représentante Résidente du PNUD, les femmes lui ont présenté plusieurs défis auxquels elles font face dont notamment l’exercice du commerce informel comme la plupart de ces femmes n’ont pas de NIF, l’ignorance de la législation en matière de commerce transfrontalier, le problème de l’inflation monétaire, etc. Ces problèmes ont été aggravés par la restriction des mouvements suite à la fermeture des frontières et à l’incendie survenue dans le marché de Kamenge qui a pris feu au cours de cette période de la COVID et où nombreuses femmes ont perdu leurs petites marchandises qu’elles y étalaient en substitution à leurs activités transfrontalières.  Ces femmes ont ainsi sollicité à la Représentante Résidente du PNUD entre autres, la création d’un fond de garantie qui faciliterait leur accès aux crédits au moyen des microfinances. Elles ont, en outre,  souhaité renforcer leurs connaissances sur la législation en matière de commerce transfrontalier, l’épargne, les assurances des activités commerciales, l’apprentissage des langues, notamment l’anglais, le développement d’une plateforme d’e-commerce et des possibilités de paiement en ligne, la sensibilisation des hommes sur le métier des femmes exerçant le commerce transfrontalier.

En guise de réponse immédiate, la Représentante du PNUD a, au nom du PNUD, transmis aux femmes des chèques cadeaux, allant de 150.000 BIF à 500.000 BIF, selon les besoins évalués. Ceci pour leur permettre de reprendre assez rapidement leurs activités. Elle a ensuite instruit à l’équipe technique du PNUD qui l’accompagnait, de poursuivre les échanges avec les femmes exerçant le commerce transfrontalier, à travers leur association mère AFAB, pour trouver des solutions aux préoccupations qu’elles ont exprimées, car note-t-elle « les défis exprimés vont au-delà du financier ». Toutefois, a-t-elle rassuré, « ce que nous pourrons faire, nous le ferons ».  Madame Nicole Kouassi a également exhorté les femmes à « se regrouper en associations pour faciliter l’entraide et la solidarité entre elles ».

S’exprimant au nom des femmes récipiendaires, Madame Rosette Kankindi a remercié le PNUD « pour ce geste généreux, qui vient à point nommé, à l’endroit des femmes membres de l’AFAB. Il constitue sans nul doute, un grand encouragement pour la relance de leurs activités économiques.  L’AFAB va faire le suivi pour être sûr que l’argent est effectivement utilisé pour la relance des activités commerciales, pour ainsi reprendre la vie d’avant covid-19, au profit du commerce intérieur ».  Toutefois, a-t-elle souligné, « toutes les femmes ne sont pas membres de AFAB. Il y en a d’autres qui traversent aussi les frontières et qui subissent les mêmes problèmes. Nous souhaitons que ce genre d’appui puisse s’étendre à nos sœurs qui sont dans la situation similaire ».

Au total, ce sont 131 femmes exerçant le commerce transfrontalier de la Mairie de Bujumbura et des provinces de Kayanza et Rumonge, qui ont bénéficié de cet appui financier dont le montant s’élève à plus 55.000.000 BIF. Cette action du PNUD s’inscrit dans le cadre de son mandat de réduire les inégalités, spécialement en s’assurant que les mesures mises en place pour la prévention de la pandémie du Covid-19, ne créent pas plus de vulnérabilité.